Les 24 heures de Bourges sont support du championnat de France de grand fond


Qui peut battre REGY ?



La question est posée et il faudra attendre ce dimanche à 13 heures pour connaître la réponse exacte. Durant les premières heures de compétition, plusieurs indicateurs vont nous mettre sur la voie et dès la tombée de la nuit, le classement intermédiaire devrait révéler les forces en présence.


Ce championnat national de grand fond ne devrait créer aucune surprise tant en catégorie féminine que masculine.


Une fois encore, Kora BOUFFLERT (que je vois au-delà des 190 km) et David REGY (aux environs de 208/210km) se présenteront au départ de cette compétition avec les dossards de grands et uniques favoris.

L’aisance avec laquelle ils ont l’une et l’autre survolés les compétitions d’automne ne laissent planer aucun doute quant à leurs possibilités respectives.


Cependant, à l’image de ce nous venons de vivre durant la quinzaine olympique à VANCOUVERT, les médailles peuvent être attribuées aux outsiders et il arrive que les favoris restent au pied des podiums.


La difficulté une fois encore réside dans l’attribution des autres places du podium. Les féminines ne seront pas très nombreuses et elles ne devraient être que quatre pour les deux places restantes sur le podium.


Par ordre alphabétique, je citerai Dominique ALVERNHE, Claudine ANXIONNAT, Corinne FAUQUEUR et Sylviane VARIN.


Par ailleurs, l’expérience de l’anglaise Sandra BROWN devrait compter pour décrocher une place au classement général scratch et je verrai bien la britannique approcher les 185 kilomètres.


Dans la catégorie masculine, les prétendants aux médailles nationales devront certainement dépasser la barre des 200 km lors des deux tours d’horloge et je n’en vois que six capables de réaliser cette performance. Dans l’ordre alphabétique, je pense à Alain COSTILS, Christophe ERARD, Dominique NAUMOWICZ, Jean-Marie ROUAULT, Philippe THIBAUX et Philippe VIT.


Ils seront beaucoup plus nombreux à viser les places d’honneur avec une distance avoisinant les 180 ou 190 kilomètres. Je compte une quinzaine de marcheurs susceptibles de réaliser cette distance. 


Jacky ALBRECHT
, les trois nocéens, Dominique et Pascal BUNEL ainsi que Daniel DIEN, Laurent BOVIN, Serge GEORGELIN, Denis GIRAUDEAU, Bertrand LABARRE, Pascal KIEFFER, Patrick LAILLER, les deux castels Pascal MARECHAL et Cédric VARAIN et pour clore cette longue liste, les deux berrichons Franck GALLOT et Denis COUTURIER.


Bien que très imposante, cette liste n’est pas exhaustive et quelques étrangers vont venir s’intercaler avec des distances dépassant les 180 kilomètres. Parmi eux, le russe Sergueï DVORETSKI dans un grand jour pourrait se mêler au podium scratch. Plus loin dans le classement, les marcheurs rapides au départ comme  Daniel FOUDJEM, Pascal BIEBUYCK ou Kevin MARSHALL devraient se classer en bonne position.


Autant de concurrents pour une épreuve et des championnats qui s’annoncent ouverts et aléatoires. Le départ fixé dorénavant à 13 heures va modifier quelque peu les paramètres de la compétition avec une mi-course juste après minuit et un lever du jour à l’aube du dimanche alors qu’il ne restera plus que 6h00 à marcher.


Samedi soir, alors que les marcheurs ne cesseront d’aligner les tours, les organisateurs de circuits se réuniront comme chaque année pour établir le calendrier, saison 2010/2011. Une réunion attendue par nos athlètes alors que la liste des circuits s’amenuise d’année en année.


Pour ce championnat national, « marchons.com » va poursuivre ces essais et nous allons tout mettre en oeuvre pour vous permettre de vivre cette compétition en direct au fur et à mesure du passage sur la ligne des concurrents. Cependant, c’est la première fois que nous allons adapter une modification de parcours en cours d’épreuve avec les petits tours à parcourir durant la dernière demi-heure.

C’est l’occasion pour nous de tester le programme élaboré par Claude MAUNY. Je souhaite que tout fonctionne pour votre plus grand plaisir.

Rendez-vous samedi 6 mars à 13 heures pour connaître la liste exacte des partants.

Petitjean.


L'analyse de l'épreuve (Championnat de France de grand fond) par Jean Cecillon


REGY passe la 6 ème !


 

David REGY a écrasé ce championnat de France de marche de grand fond et il n’a pas eu à forcer son talent pour décrocher un  sixième titre sur cette distance. David était annoncé comme l’unique favori et ce n’est pas forcément le rôle le plus facile à tenir.

David est aujourd’hui le meilleur marcheur français puisqu’il détient tous les titres sur 50, 100 kilomètres et sur 24 heures. Mais devenir numéro un est une chose, le rester durant plusieurs années en est une autre.

Le marcheur licencié à l’E.A. CERGY-PONTOISE a une fois de plus réussi à dominer une discipline où il règne sans partage. Il est vrai que les arrêts prématurés de Christophe ERARD, de Philippe VIT et d’Alain COSTILS lui ont ouvert un boulevard sur lequel il a maintenu une allure très régulière jusqu’aux dernières heures.

David se hisse pour la 12eme fois sur la plus haute marche du podium d’un championnat national.

A ses côtés, deux marcheurs qui découvraient les honneurs d’entendre l’hymne national.

Sur la deuxième marche, c’est la révélation de ces 24 heures. Un marcheur de l’U.S. BERRY, le surprenant Franck GALLOT. Franck a pris quelques risques en partant rapidement, mais à l’inverse de l’an dernier où les dernières heures avaient été très difficiles, cette année il a tenu une moyenne au tour supérieure à 8 km/h et il lui manque seulement 59 mètres pour passer pour la première fois cette barre si symbolique des 200 kilomètres. Franck est encore jeune et sa marge de progression devait le positionner parmi les prétendants aux titres très rapidement.


La troisième place au classement final de Jean-Marie ROUAULT était prévisible voire même attendue. Pourtant, le marcheur de PITHIVIERS voulait atteindre les 200 km et le tour manquant peut lui laisser quelques regrets. Je sais que le protégé de la société SPORTS-AKILEINE est en progression constante depuis GRAIDE l’an dernier, ce n’est donc que partie remise. Jean-Marie augmente tout de même de 5 km sa meilleure marque sur les 24 heures.


Pascal MARECHAL
est lui aussi dans une phase euphorique et sa deuxième place à COLMAR en juin dernier lui a donné des ailes. A BOURGES, il réussi plus de 194 kilomètres. Dans trois semaines il marchera dans les rues castelles et tout sera prêt pour augmenter encore la distance.


La cinquième place au classement masculin de Pascal BIEBUYCK me fait le plus grand plaisir. Les cicatrices laissées à la suite de son agression sont enfin refermées et le marcheur belge de RENAIX a retrouvé son style et son efficacité. Avec une équipe plus réduite et toute aussi sérieuse, il réussi un superbe retour.

Autre retour remarqué, celui du breton Serge GEORGELIN qui à quelques heures d’intervalles venait de battre sa meilleure performance sur 100 kilomètres et sa meilleure marque sur 24 heures. Serge se bat toute l’année pour défendre la cause des autres, et bien durant quelques heures, il s’est battu pour lui et de la plus belle des façons. Avec 185 kilomètres au compteur il réalise son meilleur résultat en championnat.


Depuis quelques compétitions, je voyais l’évolution de Dominique BUNEL, mais jamais je n’aurai pensé qu’il devance son frère aussi rapidement dans une épreuve de 24 heures. Le premier des nocéens a pris des risques en partant assez vite et il a tenu en acceptant de se ravitailler autrement et en résistant très bien durant la longue nuit froide. Dominique atteint les 180 kilomètres, un résultat encourageant et motivant pour l’avenir.

A l’inverse, Denis GIRAUDEAU a pris un départ plus prudent, puis il a conservé longtemps son rythme avant de terminer en grande forme à plus de 8,5 km/h dans la dernière heure.

Cédric VARAIN n’était pas dans un grand jour. Il a tenu à terminer ce championnat et se classe parmi les dix premiers. Le style est toujours impeccable mais il faudra retrouver cette envie qui lui fait défaut s’il veut se placer dans trois semaines CHÂTEAU.


Le constat est le même pour le nordiste Dominique NAUMOWICZ, victime une fois encore de douleurs dorsales et le Dom a terminé l’épreuve en écoutant ses accompagnatrices. Le style est là, mais il manque le petit déclic pour revenir au meilleur niveau.

J’ajoute encore un marcheur dans cette longue liste, un marcheur sympathique et agréable. Patrick LAILLER poursuit sa progression en grand fond et en s’améliorant à chaque sortie, il toque à la porte de l’élite en battant ses records personnels.

Pour en terminer avec la catégorie masculine, je cite Philippe LEPROUST, Patrick BONVARLET et Sylvain RIVIERE, trois nouveaux marcheurs qui ont terminé leur 24 heures avec beaucoup de régularité en affichant tous trois une marque au-delà des 150 kilomètres. Il ne leur faudra pas longtemps pour qu’ils atteignent les 170 / 180 kilomètres.


Dans l’épreuve féminine, tout le monde (moi, y compris) voyait en Kora BOUFFLERT la seule et unique favorite tant son palmarès, ses performances et son aisance ne pouvaient être remis en cause. Mais avant tout, pour réussir en grand fond il faut un mental à toute épreuve et lorsque la tête n’y est pas, les jambes ne peuvent pas suivre.

Dès les premières heures, Kora a baissé de rythme, puis survint l’arrêt de Corinne FAUQUEUR, et ensuite celui de Sylviane VARIN. L’anglaise Sandra BROWN s’est alors contentée de marcher régulièrement, alignant les tours en distançant progressivement ses adversaires. Toujours souriante, la sexagénaire britannique se positionne en cinquième place au classement général avec près de 190 kilomètres parcourus.

A l’image de David REGY, Dominique ALVERNHE a elle aussi conservé son titre après deux tours d’horloge très réguliers. La Montpelliéraine croyait en ses chances et à aucun moment elle n’a douté. Dominique a géré sa compétition, sans tenir compte de l’attitude de ses rivales. Malgré le froid et le peu d’opposition, elle franchit allègrement la barre des 180 kilomètres, une performance de qualité pour une double championne de France. Dominique a parcouru 183,721 km ce qui constitue son record personnel.

Après avoir participé au stage en janvier puis aux huit heures de CHARLY fin février, j’attendais de voir le résultat de Bernadette CLEMENTZ lors de son premier 24 heures. Bien conseillée par son amie Claudine ANXIONNAT, la vosgienne ne s’est pas posé de question et toute la nuit durant, elle a attendu en se contentant d’attendre. Un petit coup de barre en fin de nuit et Claudine lui avait repris un tour. Mais à 3 heures de l’arrivée, alors qu’elle se retrouvait seule, Bernadette a su trouver la force de maintenir son rythme pour approcher les 160 kilomètres. Une première marque qui ne devrait pas tenir des lustres. L’aisance et le sourire de la marcheuse du RESDA prouvent un potentiel énorme et je ne donne pas longtemps pour qu’elle améliore son record.


Que ce fut dur pour Claudine ANXIONNAT de terminer ces deux tours d’horloge. Penchée sur un côté et obligée de s’arrêter fréquemment, Claudine a dû puiser dans de profondes réserves pour terminer sur le podium. Elle conserve une troisième place d’un championnat qu’elle oubliera vite, tant ses capacités lui permettent un résultat largement supérieur à 150 km.

Le constat est presque le même pour Kora BOUFFLERT, complètement à côté ce week-end et qui a tenu à marcher pour se vider la tête. La havraise mérite mieux et j’espère retrouver la vraie Kora prochainement pour qu’elle retrouve un niveau international qui la caractérise.

Christiane DOUET et Noëlle LANDRU ont quant à elles vécu un très beau championnat. Elles terminent respectivement 4 eme et 6 eme au classement d’une compétition rendue très difficile par le froid et le vent. Nos deux vétéranes ont joué de régularité pour ne jamais s’arrêter et réaliser deux de leurs meilleurs résultats.


Initiative originale et reconduite que l’organisation du deux fois six heures. Dominique PLEE a eu raison de rééditer cette compétition puisque 21 concurrents en ont pris le départ, 21 marcheuses et marcheurs que nous n’aurions pas vus sur la double durée.  La première moitié de la compétition a été dominée par le dijonnais Rémi BONNOTTE. Rémi avait pour mission de marcher de concert avec David REGY durant les 3 premières heures de la compétition et ensuite laisser le grand David à son destin. Mission accomplie pour Rémi. Puis le dimanche, comme Rémi n’a pris le second départ, il a laissé le champ libre au surprenant Philippe GILLES. A chaque sortie, le marcheur d’AMILLY se découvre et après sa troisième place au championnat de France vétérans des 50 kilomètres, sa deuxième place lors des 8 heures de CHARLY, il obtient une superbe victoire ici à BOURGES avec plus de 103 kilomètres en 12 heures. L’allongement de la distance et de la durée ne lui font pas peur et sa marge de progression est encore grande.

Derrière lui, Jean-Pierre VERNIER s’est contenté de gérer son allure pour atteindre tout juste la barre des 100 km. A l’inverse, Corinne DOLS n’a rien lâché pour s’imposer en féminine avec un peu plus de 96 km et obtenir une magnifique 3 eme place au classement toutes catégories confondues.


Des 21 partants 19 ont franchis la ligne et je reste persuadé que ce genre de compétition ne peut être que profitable pour celles et ceux qui souhaitent faire du grand fond sans se lancer directement sur de très longues distances.


Je ne peux pas terminer cette analyse sans remercier Dominique PLEE et toute son équipe pour l’excellente organisation de ces championnats. Un merci également pour nous avoir permis de retransmettre cette compétition en direct, grâce à l’US BERRY, nous étions au chaud et très bien placés pour vivre l’évolution de cette compétition.

Mais dans ces remerciements, je souhaite également associer les bénévoles de Marchons.com qui ont permis la réussite de cette retransmission intégrale. Sur chaque compétition et à leurs frais (carburant, temps, repas,) ils se déplacent et sans eux, vous les internautes, vous n’auriez aucune information.

Je citerai sans ordre précis, Thierry et Noëlle pour leur travail fastidieux de saisie , Guy DESTRE et ses milliers de photos, Lolo et ses films toujours très regardés, Claude MAUNY l’informaticien/marcheur qui a mis en place un système pratique, fiable et performant ainsi que les pointeurs qui à BOURGES avaient pour prénoms Gérard, Frédéric, Jean et Patrick. Si chacun d’entre - vous a pu vibrer devant son écran et pourra dès aujourd’hui regarder les films et les photos, c’est vraiment grâce à leur travail. Qu’ils soient tous remercier par ces quelques mots.

Maintenant je me tourne vers l’avenir et sans attendre les 24 heures de CHATEAU-THIERRY dans trois semaines où nous allons réitérer l’opération du direct, je demande à tous les athlètes d’envoyer vos inscriptions pour les 6 heures de JANZE, les 6h00 de VERNON, ……...N’attendez pas.

Entre temps, Claude MAUNY va certainement passer des heures devant son écran afin de nous proposer de nouvelles évolutions dans son programme pour que la retransmission des informations soit encore meilleure.

Rendez-vous à CHATEAU-THIERRY.

Petitjean.